dimanche 11 octobre 2009

Un homme, un pull

Velours brut, moustache brossée, musc fourni, mâchoires serrées, soif de contact rapproché, tirs au jugé et idéologie au delà des limites du tendu : Maurizio Merli a été, durant la deuxième moitié des années 70, le symbole absolu d'une virilité sèche, bestiale et primitive, exprimée à l'écran au travers de ses deux plus récurrents alter-egos, les commissaires Betti et Leonardo Tanzi, dont les missions se déroulent systématiquement en trois temps :

  • L'enregistrement de la commande Toutes options : détail (Roma A Mano Armata et sa suite Il Cinico, L'Infame, Il Violento où Leonardo Tanzi est chargé d'éliminer un bossu psychotique à la cruauté sans bornes, interprété par l'impayable Tomas Milian), demi-gros (Roma Violenta et Napoli Violenta, où le commissaire Betti est carrément appelé pour nettoyer Rome et Naples) et gros (carnage total sur l'ensemble du pays dans le bien-nommé Italia A Mano Armata).
  • La Livraison Rapide, expéditive et parfois un peu juste au niveau des finitions (femmes, enfants et vieillards ont droit eux aussi à une torgnole aveugle et cuisante s'ils ont le malheur de se mettre dans le passage).
  • Le petit plus client Totalement gratuit, complètement injustifié et parfaitement indispensable. La beigne de trop, la réplique un rien cavalière (l'imparable "Et si on créait une brigade, disons... "spéciale" ?" dans Roma A Mano Armata), bref LA touche Merli. Celle qui fait de chacun de ses personnages un croisement optimal entre Clint Eastwood et Fréderic Lefebvre.
Pourtant, si Merli s'expose aujourd'hui dans toute sa gloire animale sur support digital (en France via Neo Publishing), quelque chose manque au tableau, au-delà des prodigieux retitrages d'époque (Un Flic Explosif, SOS Jaguar : Opération Casse Gueule, ou l'impeccable Flic en jeans) : les indispensables scènes d'introduction des VHS françaises. Des petites séquences totalement autres où le film était présenté de manière incroyablement gauche et négligée par Michel Drucker ou Yves Mourousi, et dont un des plus beaux exemples reste ce préambule à l'obscur Les Rangers Défient Karatéka, par un Yves Mourousi très casual, mais légèrement décontenancé par la pauvreté des éléments qui lui ont été fournis.


3 commentaires:

  1. Un blog avec des mecs en pulls (et bien plus) qui devrait te ravir

    http://blondezombies.blogspot.com/

    RépondreSupprimer
  2. J'aime bien aussi Drucker, mal à l'aise dans la présentation d'OPERATION CASSEURS (NAPOLI VIOLENTA). "C'est uuuuunn....honnête série b, bon, faut pas faire la fine bouche..."

    RépondreSupprimer
  3. BONJOUR ! ah bah ça va mieux comme ça , j'aimais bien Yves Mourousi, en tout cas merci !

    RépondreSupprimer