Que ce soit pour un article ou une simple chronique, il y a certains mots -"combo", "opus", "distiller"- qu'il est impératif de ne jamais utiliser lorsqu'on a un minimum d'amour-propre. "OVNI" fait également partie de ma liste de mots prohibés, mais là moins par souci de dignité que par pure honnêteté. Parce que je n'ai jamais entendu un disque ou un groupe qui fasse une musique suffisamment autre pour mériter une telle appellation. Enfin presque jamais. Et Mindless Optimism de Toasted Heretic est une des très rares exceptions qui confirme cette immuable règle. Deuxième et dernier album de ce cultissime groupe irlandais, Mindless Optimism ne ressemble techniquement à rien. Ou plutôt si. Ça ressemble très précisément à la B.O d'un manga dont le héros serait un vendeur de bonbons dépressif qui se transformerait chaque nuit en moto, composée et enregistrée par Megadeth, avec au chant un Morrissey très enroué, tournant à un mélange de cocaïne et de MDMA.
Pour tout dire, j'ai ce disque depuis sa sortie et je n'arrive toujours pas à avoir un avis dessus, tellement Toasted Heretic dérape ici par delà les limites du borderline avec ces refrains à faire rougir de honte n'importe quelle star de la variété cantonaise, sur fond de solos dodécaphoniques et de sirènes transouille. Mais voilà, outre le côté férocement addictif de l'ensemble, il y a surtout les paroles venimeuses et désespérées, pleines d'histoires de parents indignes et de nouvel-ans sordides, de Julian Gough, exceptionnel chanteur du groupe, qui est depuis -assez logiquement- devenu écrivain et vit aujourd'hui -assez logiquement aussi- à Berlin. De quoi largement rétablir l'improbable équilibre de cet album foncièrement unique et dont les très rares copies en circulation s'échangent à un peu moins de 100 euros, et justifier sa présence immédiate et instantanée ici.
Toasted Heretic - Mindless Optimism (Bananafish, 1993)
320kbps
Merci, du plus profond de mon petit coeur. Il était exsangue depuis que quatre des pistes de mon CD de "Mindless Optimism" étaient rayées. Grâce à toi, il est enfin à nouveau irrigué et je vais pouvoir me réécouter peinard le dernier et mythique opus de ce combo ovni qui distille ses hymnes pop avec un panache comme pas possible (mais en creux, hein, bien sûr), et dans son intégralité. Je ne l'ai JAMAIS trouvé ailleurs. Donc, mille mercis pour ça, et, au passage, pour tout le reste.
RépondreSupprimerExcellente idée d'être "sorti" de Noise pour parler de ce disque que je n'ai pas écouté et que je n’écouterais pas.
RépondreSupprimerHormis les blagues sur l’utilisation des mots « combo » et « opus » par les rock-critics, je suis globalement d'accord avec toi sur la situation actuelle de la musique.
Par contre, j'avoue que je trouve le mélange des genres auquel tu fais allusion assez improbable, ce n'est qu'un a priori qui ne demande qu'à être contredit. Je ne sais pas si Toasted Heretic a eu les coudées franches de ce côté là...
Ensuite, je suis moins optimiste que toi. Ce disque peut-il plaire à des gens aujourd’hui ? Les vendeurs d’Ebay vont-ils parvenir à le vendre à 100 euros ?
Je me demande si pour ce genre de groupes, qui sont incapables de faire un plan sans flanquer trois références, il vaudrait pas mieux se limiter aux musiques de pub...
Bon, c'est un peu sévère et j'espère me tromper mais c'est comme ça que je le sens...
Meilleure parodie de comment ever (d'ailleurs est-ce vraiment Dragz ?)
RépondreSupprimerWo, alors ça, c'est le genre de truc qui dépasse l'entendement.
RépondreSupprimerCet album est une vraie perle.
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il y a une tournure metal kitsch avec certains riffs mais il ne faut rien exagérer non plus.
je connaissais quelques morceaux, souvenir de l'époque (Merci à Lenoir) mais pas l'album. Grand merci pour m'avoir incité à me pencher dessus !
Bientôt (ou plus tard...)peut-être une chronique sur Xsilence, si le groupe est accepté.
Hello,
RépondreSupprimerCan you please repost this CD?
Thank you very much
Efstathiou Stathis
Re-up posted
RépondreSupprimerhttp://surtestripes.blogspot.fr/2012/11/toasted-heretic-mindless-optimism.html