mercredi 27 janvier 2010

Incubo Sulla Città Contaminata (Umberto Lenzi, 1980)




Á première vue, Jean-Max est un garçon tout ce qu'il y a de plus normal.


Un poil plus anxieux que la moyenne, peut être.


Á moins qu'il ne soit juste un peu préoccupé cet après-midi.


Ou simplement très impatient.


Non, il y a définitivement quelque chose qui cloche chez Jean-Max.


D'ailleurs, le voilà qui est soudainement pris de convulsions.


Et ZAP ! Il est avalé tout entier par un vortex temporel bleu nuit.


Il se rematérialise quelques centièmes de secondes plus tard sur un plateau de télévision.


Les techniciens n'ont visiblement pas remarqué sa subite apparition.


Jean-Max en profite donc pour s'éclipser discrètement.


Alors qu'il se demande où il a encore bien pu atterrir, il est soudain interpellé par une jeune femme.


"Vous vous appelez Jean-Max ?" lui demande-t-elle.
"Oui, répond-il, c'est mon prénom."
"Alors il y a quelqu'un pour vous au téléphone."


"Allô ? Qui est à l'appareil ?"


"C'est moi, Jean-Max. C'est Michel Sardou."


"Laissez-moi tranquille ! Vous n'existez pas ! Vous n'êtes qu'un produit de mon imagination !"


"Non, Jean-Max. Je suis bien là, tu le sais. J'ai sorti plus de 25 disques long format depuis 1970 et j'ai encore rempli plusieurs Zénith en 2007. J'existe, je suis réel et je contrôle ta vie."


"Non, vous n'existez pas ! vous n'existez pas ! Je vais respirer très fort, compter jusqu'à trois et raccrocher ce combiné, comme me l'a appris le Dr. Zumpano."


"Zumpano mes couilles ! Je contrôle ta vie, Jean-Max. Et je vais te le prouver encore."


ZAP !


Et voilà Jean-Max qui se retrouve dans un snack-bar abandonné du Wisconsin.


Cette fois-ci, Michel Sardou l'a bien eu. Il n'y a visiblement ni téléphone ni station de taxi à proximité. Il risque d'être coincé là un petit moment.


En revanche, il y a une cafetière.

 
Jean-Max décide donc de s'octroyer une petite pause.


Lorsqu'il entend un bruit suspect dans son dos.


"Bonjour", lui dit timidement une jeune femme blonde vêtue d'un ciré.


"Bon sang, vous m'avez foutu une de ces frousses, s'écrie Jean-Max. Vous ne pouviez pas vous présenter par devant, comme tout le monde ? Vous avez été élevée avec les animaux ou quoi ?"


"Je suis désolée. Je ne voulais pas vous effrayer. Je... Je m'appelle Chola Bola."


"Pourquoi vous continuez à faire cette tête-là ? Décontractez-vous un peu, que diable ! Je ne vous veux aucun mal !"


"C'est que... C'est ma tête normale, je n'en ai pas d'autre. Je suis née avec les yeux écarquillés et la mâchoire crispée, je n'y peux rien."


"Ah. J'imagine que ça doit être pratique pour se laver les dents, ou ce genre de choses. Est-ce que vous arrivez à boire dans un verre ou une tasse ?"


"Oui, bien sûr, je fais comme ça. Ce n'est pas toujours facile, mais en général j'y arrive."


"Alors tant mieux parce que je vous offre un café. J'étais justement sur le point d'en boire un, voyez-vous."


"Merci, c'est gentil, monsieur...monsieur ?"


"Jean-Max. Je m'appelle Jean-Max. Et je voyage dans le temps et l'espace au gré de la volonté de Michel Sardou. Pas banal, hein ?"


"Oh, je compatis, monsieur Jean-Max. Il se trouve que moi aussi je suis poursuivie par un être invisible et démoniaque."


"Il s'agit du jumeau maléfique de Michel Galabru."


"Je vais aller prendre l'air cinq minutes, Chola Bola."


"Bon sang, cette fois-ci je suis vraiment fait comme un rat."


"Je n'ai nulle part où aller et cette fille est de toute évidence encore plus cramée que moi. Sardou, pourriture !! Tu as décidé de me pousser à bout !"


"Monsieur Jean-Max, téléphone ! C'est pour vous."


"Le téléphone ? Mais je n'ai vu aucun téléphone ici !"


"Moi non plus. Il est apparu comme par magie dans un coin de la pièce. J'ai peur, Monsieur Jean-Max."


"Remarque avec ta tronche, on peut pas vraiment dire qu'on fait la différence. Bon, montre-moi où est ce téléphone."


"Jean-Max, j'écoute ?"


"Alors comme ça je suis une pourriture, Jean-Max ?"


"Attendez m'sieur Sardou, on peut s'expliquer."


"L'explication, elle est toute vue, Jean-Max. Je t'ai revendu à un autre démon du show-bizz. La torture, la souffrance, c'est bien gentil mais chez moi la politesse est primordiale. Primordiale, tu comprends ? Allez, salutations, Jean-Max."


"Un autre démon ? Mais qu'est-ce que..."


ZAP !


"Seigneur, où suis-je ?, se demande Jean-Max.


"Peu importe, la sortie est juste là. Je vais déguerpir tant qu'il en est temps."


- "Halte-là, Jean-Max ! Où crois-tu aller comme cela ? Je suis ton nouveau démon du show-bizz ! Dorénavant, c'est à moi et à moi seul que  tu obéiras !"
- "Mais qui... qui êtes-vous ?"


"Je suis Orlando, le jeune frêre de Dalida. Suis-moi Jean-Max, j'ai de grands projets pour toi !"


"Tu verras, ça va être chanmax ! Chanmax ! Chanmax, tu as compris ? Chanmax/Jean-Max ! AH AH ! Putain, je me tuerais ! LOL !"


Jean-Max respira alors très fort, puis compta jusqu'à trois, comme le lui avait appris le Dr. Zumpano.


Après quoi il se jeta depuis le premier balcon venu.

6 commentaires:

  1. Trop lulz. Je suis fan.

    RépondreSupprimer
  2. J'adhère, j'adore. C'est magnifique.

    RépondreSupprimer
  3. "L'avion de l'apocalypse". Le première fois que je l'ai vus, je suis resté hypnotisé avec un filet de bave aux lèvres...grand film !

    RépondreSupprimer
  4. Hugo Stiglitz. Tarantino lui rend un hommage injustement mérité dans INGLOURIOUS BASTERDS. Autres films valables dans lesquels Stiglitz a tourné : SURVIVRE (LOS SUPERVIVIENTES DE LOS ANDES), GUYANA LA SECTE DE L'ENFER et l'incroyable CIMETIERE DE LA TERREUR, le meilleur film mexicain de tous les temps.

    RépondreSupprimer
  5. C'est bon de rire parfois...

    RépondreSupprimer