mercredi 30 novembre 2011

Tintorera (René Cardona Jr., 1977)


AVERTISSEMENT CONSOMMATEUR : Il sera souhaitable, pour ne pas dire nécessaire, et même impératif, de lire cette première aventure afin de bien saisir tous les enjeux dramatiques du récit ci-après.

Système de climatisation défectueux, cuisine à l'huile de palme, harcèlement moral : à première vue, c'est une journée comme les autres qui s'écoule au centre de rééducation post-traumatique de Mar Del Plata. Pourtant, dans l'une des 126 chambres du luxurieux complexe, un homme lutte contre de pelus démons.

Cet homme, c'est le docteur Zumpano qui, dans la torpeur clinique de la chambre 111, murmure un nom, un seul, comme un espoir, comme une prière.

- "Jean-Max ! Jean-Max! Je vous en conjure, réveillez-vous. C'est moi, le Dr. Zumpano !"

"Allons, Jean-Max ! Cessez cette comédie, par pitié ! Je sais que vous êtes conscient. Je suis médecin. J'ai fait 15 ans d'études. J'ai vendu des préservatifs usagés dans les rues piétonnes de Cerdanyola Del Vallès vêtu d'une simple cagoule bleue. N'essayez pas de me berner."

- "Allez au diable, Dr. Zumpano. Je ne veux plus vous adresser la parole. Vous m'avez trahi."

- "Trahi ?! Mais comment ça trahi ? Je vous ai ramené à la vie, pardieu !"

- "Mais je voulais mourir, moi, morceau de porc ! MOURIR ! J'en avais plus qu'assez de toutes ces célébrités qui contrôlaient ma vie par télépathie. Je voulais reprendre le contrôle de ma destinée, et ma seule issue était la mort, Dr. Zumpano ! Et vous, comme le chien que vous êtes, vous m'avez soigné et ramené à la vie... Bon sang, ne peut-on donc rien faire tranquille dans cette société de vacances, de putes et de frites ?!"

- "Mets tes bouclettes au freezer, Jean-Max, et entends-moi bien : si je t'ai ramené à la vie c'est parce que j'ai quelque chose de très important à t'annoncer."

-"Crois-le ou non, j'ai enfin trouvé la solution à ton problème et je vais te le prouver céans."

-"Lorma Doom, veuillez procéder à la mise en place du test du Dr. Zumpano !"

-" Le test du Dr. Zumpano ? Non mais vous avez complètement perdu la boule, vieux fou !"

- "Oh que non ! Donnez-moi votre main, Jean-Max."

- "Je vous préviens tout de suite, Dr. Zumpano : si jamais vous me mettez un doryphore ou un mouchoir usagé dans la pogne comme la dernière fois, je ne vais pas trouver ça drôle. Je ne vais pas trouver ça drôle du tout."

- "Rassurez-vous, Jean-Max. J'admets avoir un goût prononcé pour les facéties de collégien mais en cet instant précis, je suis tout ce qu'il y a de plus sérieux, croyez-moi. Faites-moi confiance, donnez-moi votre main."

- "Un verre vide ? Bon sang, Dr. Zumpano, je vais transformer vos yeux en méats de merde noire."

- "Détendez-vous, Jean-Max. Ce verre vide est justement la solution à votre calvaire surnaturel."

- "Explique-toi immédiatement, Zumpano ! Explique-toi avant que je ne vienne compléter un bingo à 12 chiffres sur ta face de mécréant !"

- "C'est très simple, Jean-Max : si tôt que tu sentiras l'esprit d'un démon du show-bizz te caresser le dos comme une de ces clochardes habillée en Père Noël que l'on croise en haute-saison du côté de Carrion De Los Cespedes, il te suffira d'empoigner fermement un verre pour qu'aussitôt, ton champ télépathique devienne complètement étanche. En d'autres termes : avec un verre vide à la main, peu importe le verre, peu importe la main, tu seras hors de danger."

- "Serait-ce donc possible ? Mes souffrances enfin évaporées ? Pour toujours..."

- "Oui, Jean-Max, pour l'éternité toute entière... Mais il faut que tu saches une chose, c'est que ce remède a un prix.... Autant te le dire tout de go : tu ne pourras plus jamais boire dans un verre. Jamais. Les conséquences seraient terribles."

- "Ne plus jamais boire dans un verre ? Je veux bien, mais... Dans quoi est-ce que je vais boire alors ?"

- "Whatevs, mec. A la bouteille, avec tes mains, dans une gourde taillée à même la peau d'un mandril roux ou directement à la source, mais jamais dans un verre, tu m'entends ? Jamais."

- "Bien. En même temps, entre ne plus jamais boire dans un verre et passer ma vie à me faire téléporter à poil dans des terrains vagues en plein milieu de la nuit par la seule volonté de l'esprit de Michel Sardou, le choix est vite vu..."

- "Va pour le verre magique, Zumpano ! Voyons-voir ce que donne ton invention de malheur !"

- "Prêt à retourner dans le grand bain, Jean-Max ?"

- "Et comment !"

- "Alors ajuste tes souliers et laisse-toi porter par le murmure mental du Dr. Zumpano."

ZAP !

- "La peste soit des damnés ! Où donc m'a envoyé cette carne de Zumpano ? Mais bon sang, qui..."

- "Réjouis-toi, Jean-Max ! Je me prénomme Jean-Bedel et je te conduis vers une vie nouvelle."

- "Une vie sans heurts ni soucis, loin de la vaine agitation des villes et des cités, loin des contraintes et des interdits de ce monde peuplé de spectres maussades hululant dans la nuit : "Menu B12, s'il vous plaît !"

- "Une vie sans nuages ni grumeaux, où les rikshaws vont nus et où les fruits sont si juteux qu'ils t'éclatent au visage comme le poing souverain du succès et de la prospérité , une vie avec le plaisir pour seule loi et la luxure pour tout devoir."

- "Une vie où tu n'auras rien d'autre à faire de tes dix doigts que de soupeser les seins gonflés de désir de forcenées prêtes aux plus viles humiliations pour assouvir leur frénétique besoin d'orgies inter-raciales, toutes prêtes à se faire traiter comme la plus infâme des vermines et à se faire barbouiller le visage de pleines poignées de..."

- "Bien ! Je... C'est très bien... Tout cela me semble positivement intéressant. Mais, dites-moi, je peux vous poser une question ? Pourquoi ne pilotez-vous que d'une main ?"

- "Ça, Jean-Max, c'est mon problème."

- "Désolé Pacomio, mais on voit dès le premier coup d'oeil que ton R2-D2 est un modèle de contrefaçon. Les finitions sont beaucoup trop grossières et l'échelle n'est pas respectée. Et pour tout dire, je ne comprends pas bien la présence de ce tuyau... Je sais que les touristes ne sont pas très regardants par ici, mais tout de même...
- "Mais Señor Larvont, j'ai passé 126 heures sur ce modèle... J'ai travaillé la nuit et les week-ends et j'ai besoin argent pour payer les avocats du procès..."

- "Ecoute, je veux bien t'en donner 5 billets, j'essayerai de le refourguer à Turbo-Loisirs, ils pourront probablement en faire... Je ne sais pas, moi, un genre de piñata du futur...
- "Mais, Señor, je... Jésus, quel est ce bruit qui trouble l'infinie quiétude de ce splendide après-midi ?"

- "Un avion, Señor Lavront !"

- "Ah, ça, c'est mon client qui arrive ! Excuse-moi, Pacomio mais il va falloir que je file me préparer pour le recevoir. Bon, tu me repotasses un peu L'Empire Contre-Attaque et toutes ces saloperies pour la semaine prochaine et on rediscute de tout ça, d'accord ? Tu as déjà les Vénézuéliens sur le dos à cause de tes C3-PO colmatés à la colle de poisson qui donnent la chaude-pisse aux mômes, ce n'est donc pas exactement le moment d'en rajouter, tu comprends ?"
- "Si, Señor, si."

- "Nous y voilà enfin, Jean-Max ! Le paradis des justes ! L'île de Tintorera, Dieu du jokari et des fibres légumineuses !"




Quelle est donc cette étrange contrée vers laquelle l'infortuné Jean-Max a été téléporté ?


Va-t-il enfin réussir à se défaire de l'emprise des démons du show-bizz ?


Et qui est donc l'énigmatique Señor Larvont ?

Toutes ces réponses, et bien d'autres encore, dans le deuxième épisode de Tintorera, le grand feuilleton d'hiver de J'irai verser du Nuoc-Mam sur tes tripes !

lundi 28 novembre 2011

Ken Russell (1927-2011)



Altered States
1980

Affiche japonaise


Billion Dollar Brain
1967

Affiche américaine


Women In Love
1969

Affiche américaine


The Lair Of The White Worm
1988

Affiche japonaise


Savage Messiah
1972

Affiche américaine


Lisztomania
1975

Affiche allemande


Valentino
1977

Affiche anglaise


The Devils
1971

Affiche française


Bonus funeste : un morceau inédit de Black Bug mis en images sur des extraits de Altered States.