mercredi 20 juillet 2011

Basehead - Not In Kansas Anymore (Imago, 1993)

5 bonnes raisons d'avoir choisi ce disque :
  • Basehead est non seulement un des groupes les plus mésestimées des années 90 mais aussi et surtout un des plus incroyables malentendus de ces 30 dernières années. Parce qu'en 1993 encore, pour la presse musicale, cinq noirs en casquettes et flares XXL, c'était forcément un groupe hip-hop, même lorsque le dit groupe ressemblait très clairement à un genre de Porno For Pyros joué au ralenti et s'était principalement fait remarquer en assurant la première partie de Ween.
  • Michael Ivey, le leader du groupe, est le chanteur le plus mou de tout le Système Solaire. Il annone chacune de ses paroles comme si il venait de se lever à cause d'un réveil mal réglé qui l'a sorti du lit deux heures trop tôt, réalisait subitement qu'on était en novembre et s'enquillait deux double blunts pour fêter ça.
  • Plus décousu, plus inégal et fatalement moins révéré que son prédécesseur (Play With Toys, paru un an plus tôt), Not In Kansas Anymore est un disque à part dans la très chaotique discographie de Basehead (qui se poursuivra à partir de 1996 avec une poignée d'albums 100% dédiés au Christ-roi, Ivey délaissant sexe, drogue et alcool pour suivre la voie de l'église chrétienne, perdant la moitié de ses musiciens au passage). Acerbe, ordurier, mais toujours outrageusement nonchalant, le deuxième LP des flegmatiques stoners de Washington D.C., loin des goguenardes bitures en plein cagnard de Play With Toys, se fait d'avantage l'écho des réveils douloureux dans des chambres d'hôtel sordides, des coups d'oeil flippés à travers les stores et des explications foireuses sur le ton résigné de ceux qui n'ont même plus leur dignité à mettre en jeu.
  • Au début du disque, sur l'interlude "Introductions", le groupe se met en scène dans un faux live pathétique, introduisant son set par un morceau "qui parle des problèmes que les jeunes mâles blancs rencontrent à l'heure actuelle aux États-Unis". Morceau qui s'avèrera n'être en fait qu'un accord saturé de 10 secondes. 18 ans après, la blague est toujours d'actualité.
  • C'est, et de très loin, le meilleur disque avec une muselière sur la pochette qu'il m'ait été donné d'écouter.
Basehead Not In Kansas Anymore (Imago, 1993)
320kbps

2 commentaires:

  1. Merci. Il était plus que temps que quelqu'un fasse sortir cet album de l'oubli (l'avantage étant qu'on le trouve pour une poignée de cacahuètes chez les soldeurs).
    Cela dit, et puisque tu n'es pas le dernier à tirer, avec humour et clairvoyance, sur les clichés de la presse rock, je ne suis pas tout à fait d'accord avec le terme "mou" qu'on a collé à Ivey à l'époque et qui résiste au temps.
    Il chante au ralenti, il est nonchalant, flemmard, ou -pourquoi pas ?- cool...

    Un chanteur mou c'est autre chose... C'est Laurent Voulzy par exemple.

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  2. cet album, pour moi, reste exceptionnel et je me le repasse régulièrement en bagnole.....pfouaaa, quelqu'un a-t-il fait plus original/rap/funky/cool/déjanté depuis?????
    Si oui, je suis preneur....merci

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