mardi 1 mars 2011

River's Edge (Tim Hunter, 1987)


10 bonnes raisons de (re)voir River's Edge :

  • Crispin Glover. Ce type était à 1987 ce que Nicolas Cage, Charlie Sheen et Muammar Kadhafi sont à 2011 : l'incarnation du cool à son plus haut degré de pureté, appliqué aux principes élémentaires du rien à foutre de rien. Hystérique, ingérable, sur-jouant à l'excès la moindre virgule, il règne en véritable tyran sur les 99 minutes du film.

  • Dennis Hopper. Nettement plus crédible que dans Out Of The Blue et à peine moins flippant que dans Blue Velvet, il hérite ici d'un de ses meilleurs rôles de dégénéré malfaisant, celui de Feck, psychotique dealer au passé trouble, vivant reclus avec une poupée gonflable pour seule compagnie.

  • Keanu Reeves. Si une des particularités de River's Edge est de ne pas avoir de personnage principal, le film s'articule au final assez naturellement autour de Matt, seul protagoniste à peu près sain de l'histoire, interprété par Keanu Reeves, seul acteur à peu près modéré de tout le casting.

  • Ione Skye. Fille du chanteur folk Donovan, groupie notoire des Red Hot Chili Peppers et future ex-femme d'Ad-Rock des Beastie Boys, Ione Skye a été entre 1987 (River's Edge était son premier rôle) et 1994 (date à laquelle sort le médiocrissime Four Rooms, qui anéantira littéralement sa carrière) la fille le plus atrocement cool du Système Solaire. 

  • Joshua Miller. Non seulement ce type est absolument irrésistible dans le rôle de Tim (le jeune frère ravagé de Matt) mais il a également joué dans un épisode de Cagney Et Lacey, incarné l'insupportable enfant-vampire de Near Dark et étudié dans le même lycée que Slash, Lenny Kravitz et -je vous le donne en mille- Nicolas Cage. Autrement dit, le mec est techniquement à l'épreuve des balles.

  • Si River's Edge réussit à être à la fois beau, léger, drôle, futile, immoral, déstabilisant, pathétique et foncièrement déprimant, ce n'est pas seulement à cause de son impeccable distribution, mais aussi et surtout grâce à Tim Hunter réalisateur à la mise en scène fluide et dépouillée, qu'il mettra par la suite au service quasi-exclusif de la télévision, réalisant plusieurs épisodes de Twin Peaks, Dexter, Nip/Tuck, Mad Men et Breaking Bad.

  • Près de 25 ans après sa sortie, le film n'a absolument rien perdu de sa classe et de sa pertinence et figure parmi les plus indiscutables références du genre. Régulièrement comparé au Bully de Larry Clark (le thème, les personnages et l'atmosphère générale sont plus que similaires), River's Edge a également été un des principaux modèles de Harmony Korine, qui s'en est très largement inspiré à ses débuts pour le scénario de Kids et pour son premier film, Gummo (dont les deux héros ont été ouvertement calqués sur Tim et son sidekick mutique).

  • Malgré ses cadavres tuméfiés, ses adolescents apathiques et son infini pessimisme, River's Edge reste un teen-movie 80's, avec sa cohorte de geeks malingres, de jocks arriérés, de t-shirts Def Leppard et de vestes en jean sans manches. C'est d'ailleurs ce qui fait tout le charme et la singularité du film, qui s'impose à l'arrivée comme un improbable croisement entre Stand By Me et Blue Velvet.

  • A film d'exception, bande-son de démon : si l'on fait abstraction du sinistre et hypnogène thème principal, la B.O. de River's Edge repose exclusivement sur une poignée de titres de Slayer, Fates Warning, Hallows Eve, Agent Orange et, plus étonnant mais pas moins logique, des Wipers, avec un titre extrait du crépusculaire et on ne peut plus approprié Land Of The Lost.

  • Crispin Glover. Me suis-je bien fait comprendre ? Crispin putain de Glover, ok ?

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