dimanche 30 mai 2010

Os Gêmeos à Lisbonne

Os Gêmeos (les jumeaux brésiliens Otavio et Gustavo Pandolfo) ont profité de leur exposition Pra quem mora lá, o céu é lá (Pour ceux qui vivent là-bas, le ciel est là) au Musée Berardo de Lisbonne pour redécorer un immeuble abandonné de la capitale portugaise situé Avenue Fontes Pereira De Melo. C'est excessif, immédiat, jouissif, absolument génial et surtout, surtout, surtout, c'est le genre de choses que vous ne verrez JAMAIS à la Fondation Cartier.

samedi 29 mai 2010

Dennis Hopper (1936 - 2010)




The Trip
Roger Corman, 1967
USA

Affiche américaine



The Glory Stompers
Anthony M. Lanza, 1968
USA

Affiche américaine



River's Edge
Tim Hunter, 1986
USA

Affiche américaine



The Indian Runner
Sean Penn, 1991
USA

Affiche américaine



Apocalypse Now
Francis Ford Copolla, 1979
USA

Affiche polonaise



Blue Velvet
David Lynch, 1986
USA

Affiche italienne



Easy Rider
Dennis Hopper, 1969
USA

Affiche japonaise

vendredi 28 mai 2010

Noise #16


Généralement avec Noise c'est tout ou rien. Soit on réussit à monter un numéro dont on est à peu près tous contents (excepté Olivier "Zoltar" Badin, mais il ne lit pas le magazine de toute façon), avec un sommaire relativement équilibré (même si Alexis Laffilé aura encore réussi à caser la chronique de rural grind de trop à la dernière seconde) et l'essentiel des rubriques (sauf la page jeux parce qu'on a très vite réalisé qu'à part Bil, personne ne comprenait les règles). Soit on boucle à la peine un numéro dont personne n'est content, avec un sommaire décousu et un rubriquage anarchique.

Exception qui confirme la règle, le numéro 16 tombe quelque part entre les deux. Bouclage erratique, tuiles en série, casting chaotique (Cocorosie, Thee Silver Manouches, au secours), plus de la moitié des rubriques passées à la trappe, mais à l'arrivée, l'ensemble se tient, étrangement.

Faute de temps nécessaire et d'arrivées au finish (Yussuf Jerusalem, Hunx & His Punx et Neptunes Folly, reportés de facto au prochain), pas fait grand chose dans ce nouveau numéro hormis une demi-douzaine de chroniques, le Mirror Mixtape de High Tone et, évidemment, l'interview de Mark E. Smith de The Fall, auquel on a consacré 5 pages et la couverture, ce qui, même si ça ne fait pas tout, n'est pas exactement rien.

En couve  The Fall
Mirror Mixtape  High Tone
Label  Western Vinyl

Interviews  Karma To Burn, Wovenhand, Liars, Foals, Deftones, The National, Thee Silver Mt Zion, Atari Teenage Riot, Brendan Perry, Triclops!, Yeasayer, Unkle, Brant Bjork, Cocorosie, Watain, 108, Ventura, Year Long Disaster, Raymonde Howard, 65daysofstatic, To Kill A Petty Bourgeoisie, Child Abuse, Serena Maneesh, Collapse, Cypress Hill, Bonjour Afrique!, Hooded Menace, Archie Bronson Outfit, Holy Fuck, Jeremy Jay, La Corda, I Love UFO, Practical Weapon, Wormrot, October File, Memory Tapes, The Disciplines.

En kiosque le vendredi 13 juin.

jeudi 27 mai 2010

Negro Y Azul


C'est comme si internet n'avait été crée que pour aboutir à cet instant très précis.

(Cliquez pour agrandir, you know the score)

mardi 18 mai 2010

Lyrics Of Fury


5 minutes et 17 secondes de rage outrée, de brutalité aveugle, de jurons obscènes et de mitaines en cuir pleine peau : le meilleur des petites pourritures des 80's.

lundi 17 mai 2010

Heavy Metal - Futureviews



Quand plus rien ne fonctionne, l'inutile devient essentiel. Chroniques fantômes signées Lenny Kaye (guitariste de Patti Smith et pionnier de la scène proto-punk US) de six disques imaginaires designés par Jim Cherry. Article paru dans l'édition US de Metal Hurlant en mars 1982.

Comme d'habitude, cliquez sur les images pour les afficher en grand si nécessaire.




samedi 15 mai 2010

Cars & Girls

1965
Jo Collins, 1965 Sunbeam Tiger

Je range tout par année. Livres, disques, films, absolument tout. N'y voyez pas une habitude morbide ni même une quelconque obsession, c'est juste que ça m'a toujours paru plus logique que le classement alphabétique. Sans doute parce que, plus que la musique, le cinéma ou les livres, ce que j'aime réellement, c'est la pop culture, le bordélique vortex du cool interplanétaire, ce truc qui englobe aussi bien Public Enemy, Mad Max et Jim Thompson, que Lenny Bruce, le Silver Surfer, les Air Jordan VI Infra Red, Jenna Jameson et les Ford Mustang '71. Autant d'éléments qui, à mon sens, ne peuvent s'ordonner que sur une frise chronologique, aussi intemporels soient-ils devenus. Vous comprendrez donc que la série de photos qui illustre ce post représente pour moi un condensé de pornographie pure. Comme vous l'aurez peut-être deviné avec le premier exemple ci-dessus, il s'agit des playmates de l'année du magazine Playboy prises en photo avec leur voiture personnelle au moment de leur intronisation. Soit des filles, qui accessoirement représentent l'insulte suprême pour toutes vos copines déprimantes en slim/ballerines prénommées Anne-Sophie ou Daphné, devant des voitures que tous les putain de Cyril et de Ludovic de la planète ne caresseront jamais que du bout de leurs doigts gras et épais, le tout rangé chronologiquement, par année. Classe, ordre, glamour, et un doigt de rien à foutre = P E R F E C T I O N.

1967
Lisa Baker, 1966 Plymouth Barracuda Fastback

1968
Angela Dorian, 1968 AMC AMX

1969
Connie Kreski, 1969 Shelby GT500 Fastback

1977
Patti McGuire, 1977 Dodge Midnight Charger

1978
Debra Jo Fondren, 1978 Datsun 280Z

1979
Monique St. Pierre, 1979 Porsche 928

1986
Kathy Shower, Jaguar XJ6

1987
Donna Edmonson, Chevrolet Corvette Convertible

1988
India Allen, California Countach Roadster

Et pour coller complètement à la thématique monomaniaque de ce post, il m'a semblé nécessaire d'associer à chaque fille et chaque voiture un morceau de la même année, pioché directement sur mes étagères chrono-ordonnées. Curiosités essentielles ou classiques personnels, le plus souvent les deux à la fois, mais pas exactement choisis au hasard, à écouter en regardant la photo correspondante, avec ou sans les drogues concordantes.

01. THE BYRDS I Come And Stand At Every Door (extrait de l'album Fifth Dimension, Columbia, 1965)

02. NINA SIMONE Keeper Of The Flame (extrait de High Priestess Of Soul, Philips, 1967) 

03. DESMOND DEKKER & THE ACES Fu Man Chu (extrait du 45t Fu Man Chu, Beverley's, 1968)

04. ISAAC HAYES Hypersyllabicsesquedalmistic (extrait de l'album Hot Buttered Soul, Stax, 1969)

05. GREGORY ISAACS Loving Pauper (extrait de l'album Extra Classic, Conflict, 1977)

06. TOWNES VAN ZANDT Flyin' Shoes (extrait de l'album Flyin' Shoes, Tomato, 1978)*

07. THE DURUTTI COLUMN Sketch For Summer (extrait de l'album The Return Of The Durutti Column, Factory, 1979)

08. THE EGYPTIAN LOVER You're So Fine (extrait de l'album One Track Mind, Egyptian Empire, 1986)**

09. PHUTURE Your Only Friend (extrait du maxi Acid Tracks, Trax, 1987)  

10. ZSA ZSA "LA BOUM" Something Scary (extrait du maxi Something Scary, Kaos Dance, 1988)***


Les mixtapes monomaniaque de J'Irai Verser Du Nuoc-Mam Sur Tes Tripes #1 - Musique pour californiennes possédant leur permis de conduire depuis 1988 au moins


* Non, ce n'est pas un inédit des Lemonheads
** Oui, le morceau se finit comme ça
*** Spéciale dédicace à Laurent "Kether" Fétis. A noter que le film samplé sur ce titre est The Entity de Sidney J. Furie (L'Emprise en VF). Ce qui me permet du coup de le spécial dédicacer également au passage à Olivier "Dragz" Drago.

jeudi 13 mai 2010

As an artist I think you'll understand


"Les habiles, les jongleurs de mots sont plus éloignés de la poésie que cet homme qui, sans parole aucune, se défait de sa journée, le regard levé vers le lointain, le pied fermement amarré à un crocodile volant."

mercredi 12 mai 2010

A Nightmare On Elm Street (Samuel Bayer, 2010)


Freddy Krueger, c'est comme Magic Johnson et les Red Hot Chili Peppers : on a beau savoir qu'ils sont techniquement toujours vivants, on n'en reste pas moins persuadés qu'ils ont disparu à jamais en 1991, date à laquelle le meneur de jeu des Lakers prend sa retraite, où le groupe de L.A. sort son dernier disque valable, et où le croquemitaine à pull rayé ferme définitivement boutique, avec le calamiteux Freddy's Dead - The Final Nightmare (Rachel Talalay, 1991). Et même si Magic Johnson rejouera par la suite, si les Chili Peppers feront une série de concerts mémorables en 1992, et si Freddy apparaîtra encore dans deux films (le très borderline mais excellent New Nightmare (Wes Craven, 1994) qui contient une des plus belles scène de flippe de toute la série, et l'indéfendable Freddy vs. Jason (Johnny Yu, 2003), spectacle à peu près aussi embarrassant qu'un come back d'André Lamy en tandem avec Gérard Loucine sur la scène du Canotier), rien n'y changera vraiment : le meilleur était désormais loin derrière et on ne pouvait décemment plus rien y faire.


Mais à l'heure ou Magic Johnson n'apparaît plus en public que pour donner des autographes dans des fast-foods et où John Frusciante vient de quitter une bonne fois pour toutes les Red Hot Chili Peppers, la face de pizza de Elm Street est, elle, bien décidée à faire un tonitruant come-back avec ce remake signé Samuel Bayer (réalisateur de clips pour Offspring, Pat Benatar, Garbage, Blink 182, Sheryl Crow, les Cranberries et Green Day : autant dire que le mec sait ce que c'est qu'un cauchemar). Un reboot dont la volonté première est de revenir à un film de pure terreur après les années de gaudriole qui ont fini par tuer le personnage. Parti-pris pas franchement rassurant quand on sait que le seul film de la série a avoir joué la carte du premier degré (A Nightmare On Elm Street Part 2 - Freddy's Revenge (Jack Sholder, 1985)) est aussi le moins intéressant (Freddy y devient un tueur lambda évoluant dans le monde réel, transformant de fait le film en banal slasher), loin des coups de génie du film originel (A Nightmare On Elm Street (Wes Craven, 1984)) et de l'incroyable A Nightmare On Elm Street 3 - Dream Warriors (Chuck Russell, 1987), qui ont définitivement moins à voir avec Vendredi 13 ou Halloween qu'avec une version 80's d'Alice Au Pays Des Merveilles où Alice serait lycéenne et écouterait du hard FM et où le lièvre de mars, le chapelier fou, le chat du Cheshire et la reine de coeur ne feraient plus qu'un sous le pull loqueteux de Freddy Krueger.


Le moins que l'on puisse dire c'est que, de ce côté là, le film de Bayer est plutôt réussi, tant l'ambiance générale du métrage est sinistre, voire franchement désespérée. Le souci, c'est que c'est malheureusement une des rares qualités de ce A Nightmare On Elm Street version 2010, avec l'utilisation de phases de sommeil ultra-courtes (idée relativement efficace) et l'excessive scène de fin, quasi-identique à celle de la version originale mais fatalement supérieure (rappelons que cette scène, totalement reniée par Wes Craven, avait été tournée en dernière minute à la demande des producteurs du film qui voulaient une fin pouvant justifier d'éventuelles séquelles).


Pour ce qui est du reste, on dérive à vue dans la tourbe des pénibles : générique débilitant (façon rip-off coréen de Se7en ou série avec détective-médium qui parle aux morts), casting consternant (sans forcément parler du faible niveau de jeu ou du stupéfiant manque de charisme global, le simple fait que les filles aient toutes la petite trentaine alors que les garçons sont à peine majeurs pose tout de même un sérieux problème de crédibilité), décorum ronflant (chaînes, rideaux sales, têtes de porcs morts... Depuis quand les gens rêvent de têtes de porcs morts ? Les gens rêvent de toilettes en peau de serpent, d'hommes-cloche ou d'escargots trilingues, pas de têtes de porcs morts) et scènes désolantes (notamment celle -pourtant impressionnante dans l'original- où une des filles est projetée contre le plafond, qu'on croirait ici tout droit sortie d'un Scary Movie - mais un bon cela dit, parce que c'est franchement désopilant).


Mais tout ça ne pèse finalement pas très lourd face au véritable point noir de ce remake, à savoir le personnage de Freddy lui-même. Retravaillé et re-designé afin de paraître lui aussi plus réel et effrayant, et interprété par le très à-propos Jackie Earle Haley (qui avait réussi le tour de force de sauver à lui seul la pataude adaptation façon "cd-rom Hachette pour fanboys" de Watchmen), il donne à A Nightmare On Elm Street l'impulsion nécessaire dont il avait besoin pour définitivement franchir la barrière Matteï (nf, désigne en termes cinématographiques la barrière qui sépare un film classique -aussi mauvais soit-il - de l'oeuvre de Bruno Matteï, ex : Bad Lieutenant - Port Of Call New Orleans, syn : barrière Cage).

Répliques plus faisandées que jamais (certaines provenant directement des films précédents comme le "How's that for a wet dream ?" de A Nightmare On Elm Street 4 - The Dream Master (Renny Harlin, 1988), entrées en scène catastrophiques (la fameuse scène où il espionne l'héroïne à travers le mur de sa chambre totalement ruinée par un effet numérique aussi ridicule qu'illisible) et psychologie remaniée (plus-value horrifique oblige, Freddy est désormais ouvertement pédophile. Gageons que ses accointances avec Al-Quaida seront révélées dans une des séquelles à venir), le Freddy 2010 se singularise avant tout grâce au prodigieux relooking dont il a fait les frais et qui l'impose désormais comme le point de fusion terminal entre Crazy Frog et François Mitterrand. Peu importe alors la déception : avec ce seul élément, A Nightmare On Elm Street réussit au moins sur un point crucial, en faisant reculer par delà l'injure les limites connues de l'horreur graphique.



Sortie en salles aujourd'hui.