vendredi 29 janvier 2010

jeudi 28 janvier 2010

Jacob's Mouse - The Dot EP (Liverish, 1990)


Après les géniaux World Domination Enterprises, il était impensable de ne pas enchaîner sur Jacob's Mouse, l'autre trio noise-ragga-dub made in UK, responsable de deux des chefs d'oeuvres les plus criminellement ignorés des années 90 (No Fish Shop Parking en 1991 et I'm Scared en 1993). Révérés par John Peel et la presse musicale anglaise, régulièrement croisés sur scène en première partie des Babes In Toyland, Nirvana, Senseless Things, Alice Donut, Th'Faith Healers, Captain America, Truman's Water ou Carter U.S.M., Jacob's Mouse fait néanmoins partie aujourd'hui des grands laissés pour compte de la noise anglaise (au même titre que Terminal Cheesecake, Headcleaner, Sun Carriage, Bastard Kestrel, Sperm Wailers, Loveblobs, Oil Seed Rape ou encore Headbutt). Une scène aussi prolifique qu'incontournable dont l'histoire n'a retenu que les groupes les plus transversaux (Swervedriver, The God Machine, Therapy?, Gallon Drunk) ou les plus médiocres (les ultra-surestimés Silverfish, qui, quoiqu'on en dise, étaient surtout doués pour faire des t-shirts).

Vengeance donc pour ce trio originaire de Bury St. Edmunds formé en 1987 par l'exceptionnel batteur-chanteur Sam Marsh et les deux jumeaux Jebb et Hugo Boothby (respectivement bassiste et guitariste), avec The Dot EP, premier disque du groupe, beaucoup plus direct et conventionnel que les enregistrements qui suivront (sur lesquels on retrouvera les lignes de basses massives et les nombreux emprunts au reggae qui deviendront leur marque de fabrique), mais tout aussi essentiel.

Jacob's Mouse - The Dot EP (Liverish, 1990)
192kbps

mercredi 27 janvier 2010

Incubo Sulla Città Contaminata (Umberto Lenzi, 1980)




Á première vue, Jean-Max est un garçon tout ce qu'il y a de plus normal.


Un poil plus anxieux que la moyenne, peut être.


Á moins qu'il ne soit juste un peu préoccupé cet après-midi.


Ou simplement très impatient.


Non, il y a définitivement quelque chose qui cloche chez Jean-Max.


D'ailleurs, le voilà qui est soudainement pris de convulsions.


Et ZAP ! Il est avalé tout entier par un vortex temporel bleu nuit.


Il se rematérialise quelques centièmes de secondes plus tard sur un plateau de télévision.


Les techniciens n'ont visiblement pas remarqué sa subite apparition.


Jean-Max en profite donc pour s'éclipser discrètement.


Alors qu'il se demande où il a encore bien pu atterrir, il est soudain interpellé par une jeune femme.


"Vous vous appelez Jean-Max ?" lui demande-t-elle.
"Oui, répond-il, c'est mon prénom."
"Alors il y a quelqu'un pour vous au téléphone."


"Allô ? Qui est à l'appareil ?"


"C'est moi, Jean-Max. C'est Michel Sardou."


"Laissez-moi tranquille ! Vous n'existez pas ! Vous n'êtes qu'un produit de mon imagination !"


"Non, Jean-Max. Je suis bien là, tu le sais. J'ai sorti plus de 25 disques long format depuis 1970 et j'ai encore rempli plusieurs Zénith en 2007. J'existe, je suis réel et je contrôle ta vie."


"Non, vous n'existez pas ! vous n'existez pas ! Je vais respirer très fort, compter jusqu'à trois et raccrocher ce combiné, comme me l'a appris le Dr. Zumpano."


"Zumpano mes couilles ! Je contrôle ta vie, Jean-Max. Et je vais te le prouver encore."


ZAP !


Et voilà Jean-Max qui se retrouve dans un snack-bar abandonné du Wisconsin.


Cette fois-ci, Michel Sardou l'a bien eu. Il n'y a visiblement ni téléphone ni station de taxi à proximité. Il risque d'être coincé là un petit moment.


En revanche, il y a une cafetière.

 
Jean-Max décide donc de s'octroyer une petite pause.


Lorsqu'il entend un bruit suspect dans son dos.


"Bonjour", lui dit timidement une jeune femme blonde vêtue d'un ciré.


"Bon sang, vous m'avez foutu une de ces frousses, s'écrie Jean-Max. Vous ne pouviez pas vous présenter par devant, comme tout le monde ? Vous avez été élevée avec les animaux ou quoi ?"


"Je suis désolée. Je ne voulais pas vous effrayer. Je... Je m'appelle Chola Bola."


"Pourquoi vous continuez à faire cette tête-là ? Décontractez-vous un peu, que diable ! Je ne vous veux aucun mal !"


"C'est que... C'est ma tête normale, je n'en ai pas d'autre. Je suis née avec les yeux écarquillés et la mâchoire crispée, je n'y peux rien."


"Ah. J'imagine que ça doit être pratique pour se laver les dents, ou ce genre de choses. Est-ce que vous arrivez à boire dans un verre ou une tasse ?"


"Oui, bien sûr, je fais comme ça. Ce n'est pas toujours facile, mais en général j'y arrive."


"Alors tant mieux parce que je vous offre un café. J'étais justement sur le point d'en boire un, voyez-vous."


"Merci, c'est gentil, monsieur...monsieur ?"


"Jean-Max. Je m'appelle Jean-Max. Et je voyage dans le temps et l'espace au gré de la volonté de Michel Sardou. Pas banal, hein ?"


"Oh, je compatis, monsieur Jean-Max. Il se trouve que moi aussi je suis poursuivie par un être invisible et démoniaque."


"Il s'agit du jumeau maléfique de Michel Galabru."


"Je vais aller prendre l'air cinq minutes, Chola Bola."


"Bon sang, cette fois-ci je suis vraiment fait comme un rat."


"Je n'ai nulle part où aller et cette fille est de toute évidence encore plus cramée que moi. Sardou, pourriture !! Tu as décidé de me pousser à bout !"


"Monsieur Jean-Max, téléphone ! C'est pour vous."


"Le téléphone ? Mais je n'ai vu aucun téléphone ici !"


"Moi non plus. Il est apparu comme par magie dans un coin de la pièce. J'ai peur, Monsieur Jean-Max."


"Remarque avec ta tronche, on peut pas vraiment dire qu'on fait la différence. Bon, montre-moi où est ce téléphone."


"Jean-Max, j'écoute ?"


"Alors comme ça je suis une pourriture, Jean-Max ?"


"Attendez m'sieur Sardou, on peut s'expliquer."


"L'explication, elle est toute vue, Jean-Max. Je t'ai revendu à un autre démon du show-bizz. La torture, la souffrance, c'est bien gentil mais chez moi la politesse est primordiale. Primordiale, tu comprends ? Allez, salutations, Jean-Max."


"Un autre démon ? Mais qu'est-ce que..."


ZAP !


"Seigneur, où suis-je ?, se demande Jean-Max.


"Peu importe, la sortie est juste là. Je vais déguerpir tant qu'il en est temps."


- "Halte-là, Jean-Max ! Où crois-tu aller comme cela ? Je suis ton nouveau démon du show-bizz ! Dorénavant, c'est à moi et à moi seul que  tu obéiras !"
- "Mais qui... qui êtes-vous ?"


"Je suis Orlando, le jeune frêre de Dalida. Suis-moi Jean-Max, j'ai de grands projets pour toi !"


"Tu verras, ça va être chanmax ! Chanmax ! Chanmax, tu as compris ? Chanmax/Jean-Max ! AH AH ! Putain, je me tuerais ! LOL !"


Jean-Max respira alors très fort, puis compta jusqu'à trois, comme le lui avait appris le Dr. Zumpano.


Après quoi il se jeta depuis le premier balcon venu.